L’exposition d’Elad Carmel a approfondi la relation complexe entre Hobbes et le déisme anglais du XVIIe siècle, affirmant qu’elle fut bien plus étroite que ce que la recherche traditionnelle a longtemps supposé. Sa thèse soutient que Hobbes et les déistes partageaient des vues similaires quant aux interactions entre politique et religion, motivés avant tout par un fort anticléricalisme et une opposition marquée à la « supercherie cléricale ».

Alors que certains chercheurs, tels que Jonathan Israel, soutiennent que Spinoza a eu une influence plus déterminante sur le courant de l’« éclairage radical », Carmel a suggéré qu’il serait erroné de minimiser le rôle de Hobbes. Carmel a montré comment Hobbes a influencé des figures marquantes du déisme anglais, telles que Charles Blount, John Toland, Matthew Tindal et Anthony Collins, entre autres. Il a proposé également de voir le déisme comme une voie construite à partir des outils hobbesiens, notamment l’anticléricalisme, l’affirmation de la suprématie de la raison naturelle et une approche séculière de la compréhension du monde.

Enfin, Carmel a souligné la dimension émotionnelle de ces débats qui, tout en mobilisant le concept de la raison, laissaient également transparaître l’animosité que les participants se vouaient.

La séance s’est conclue par des échanges sur l’origine du terme « déiste », le problème du gouvernement civil de l’Église dans une perspective anticléricale, et l’interprétation particulière de l’idée hobbesienne de raison parmi les déistes.